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# **Moins de mental – Plus de cœur**
### *Désapprivoiser l’esprit. Défixer le soi. Alléger le bruit.*
**par Willem DeWit**
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Si la plupart des livres promettent de « changer votre vie », celui-ci vous dérobe tranquillement l’idée même que votre vie ait besoin d’être changée.
*Moins de mental – Plus de cœur* n’est pas un guide. Ce n’est pas un conseil. Il ne s’intéresse même pas vraiment à votre « développement personnel »—car la croyance que vous devez évoluer fait partie du piège même que ce livre dissout. C’est une conversation avec la partie de vous qui est lasse des conversations. Un démontage murmuré. Un miroir qui se retourne sans cesse jusqu’à ce que vous ne sachiez plus qui, ou quoi, a jamais été reflété.
Ce qui s’effondre en premier, c’est l’esprit—pas l’organe, mais **l’habitude**.
L’interprète sans fin. Le narrateur des narrateurs.
La voix dans la tête qui insiste pour diriger le spectacle.
Le livre suggère, avec une sorte de malice implacable, que le « moi » que vous essayez sans cesse d’améliorer n’est qu’une performance cousue d’interprétations, de souvenirs, de peurs et de vœux pieux. Le *« vous »* que vous croyez être n’est qu’un écho habile.
Et pourtant—il ne s’agit pas d’une démolition. C’est un dégagement.
Dans l’espace ainsi libéré, quelque chose de plus simple apparaît :
**l’attention sans le commentaire compulsif.**
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## Le piège du sens
Le sens n’est pas un trésor à découvrir ; c’est une boucle dans laquelle on tourne.
Le livre démêle cela en douceur, montrant comment chaque grande quête—de but, de bonheur, d’illumination—est détournée par la tendance de l’esprit à transformer l’expérience en énigmes.
La quête devient un travail.
L’intuition, un sport.
La spiritualité, une identité.
À un moment, vous pourriez vous demander si la quête n’est pas précisément ce qui vous éloigne du silence que vous recherchez.
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## Un dialogue qui ne vous laisse pas vous cacher
Le format est d’une simplicité trompeuse : un dialogue.
Mais la voix qui vous répond n’est ni un gourou, ni un thérapeute, ni un philosophe—plutôt un ami malicieux qui refuse de céder à vos excuses les plus sophistiquées.
Elle vous pousse à remarquer comment le langage construit les cages mêmes dont vous essayez de vous échapper.
Chaque définition devient un mur.
Chaque croyance, une laisse.
Chaque quête, une nouvelle boucle.
*Moins de mental – Plus de cœur* offre quelque chose de plus courageux que des réponses : il propose des issues de secours.
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## Que se passe-t-il si vous arrêtez de vous réparer ?
Rien de spectaculaire.
Juste un déplacement subtil—comme retirer un sac à dos dont vous aviez oublié le poids.
Vous cessez de vouloir décoder chaque émotion.
Vous arrêtez de réarranger vos pensées comme des meubles.
Vous ne remettez plus à plus tard le fait de « devenir pleinement vous » avant de vivre.
Et au lieu de chercher la clarté, vous commencez à l’habiter.
Il ne s’agit pas de moins aimer la vie.
Il s’agit d’aimer davantage ce qui demeure quand le bruit s’apaise.
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## Ce que le livre vous laisse
Ni empowerment, ni transcendance, ni nouveau système d’exploitation mental.
Quelque chose de plus petit, d’étrange, et d’infiniment plus honnête :
Un sourire en coin.
Un sentiment d’aisance.
Un silence qui n’a jamais été caché.
Une réalisation murmurée comme un secret :
**« Ah… donc c’est ça. »**
Pas de feux d’artifice.
Juste la gravité qui revient à la maison.